dimanche 17 juin 2012

Les doigts de fée : la scie, fidèle


ujourd'hui, après avoir fait le marteau, nous allons nous occuper d'un autre outil pourvoyeur de blessures pour les lutins : la scie.
Bon évidemment, celle que nous allons mettre en oeuvre ne présente aucun danger pour eux, mais leur apportera la satisfaction de pouvoir manipuler cet ustensile réputé dangereux-tu-touches-surtout-pas-sinon-ça-va-barder-tu-as-bien-compris-scrongneugneu!

Pour ce bricolage, nous aurons besoin de :


  • un morceau de carton un peu rigide (une boite de pizza à emporter fait parfaitement l'affaire)  – environ 10€ (bon, le prix de la pizza est variable selon vos goûts en fait)
  • un bon cutter  – 0€ (à défaut de cutter, une bonne paire de ciseaux fait l'affaire, je suis certaine que vous en avez)
  • une règle et un feutre   – 0€ (si vous n'avez pas ce genre de chose chez vous, ça m'inquiète un chouïa!)
  • de l'adhésif (ou du double-face)  – un pouyem d'€
  • des tubes de peinture (je conseille l'acrylique qui tient mieux surtout sur le scotch, mais la gouache peut faire l'affaire )  – environ 5€ le lot de couleurs primaires pour l'acrylique


C'était une campagnarde!
Budget global : 15€ et un pouyem (si vous n'avez aucun équipement), mais pour ce prix, vous avez le repas.










Utiliser de préférence le côté ou la pizza n'a pas coulé...
Première étape, on va tracer la forme de notre scie (sans les dents) sur le carton. Pour la rigidifier, on va la doubler : on dessine donc la forme de façon symétrique sur le carton.
Pour les trous de la poignée de la scie, essayez d'adapter ça à la taille de la main de votre lutin : le but est qu'il puisse saisir l'outil à la fin. De même j'ai opté pour une forme simple, mais rien ne vous empêche d'ajouter des fioritures : ça sera juste plus pénible à découper.


Oh! Wall-e!
Deuxième étape, on découpe la forme sans en un seul morceau.
Pour plier aisément, on pourra donner un petit coup de cutter pas trop profond au niveau de la pliure (ceux qui utilisent des ciseaux peuvent donc se brosser).










Non? Scie!
Troisième étape : on plie et on solidarise les deux parties avec de l'adhésif. Ou du double-face si vous avez. Je vous recommande d'attendre ce moment pour faire les dents de la scie. Pour éviter qu'elles ne soient trop pointues (oui, je sais c'est du carton mais bon...), j'ai également étêté les pointes que je venait de découper.


plutôt bien scie-mulé non?
Il ne reste plus qu'à peindre le tout et vous voila propriétaires d'une magnifique scie en carton, plus vraie que nature, et avec laquelle vos lutins ne se blesseront probablement pas (méfiance quand même, le carton peut être coupant sur les bords, vous pouvez sécuriser avec un peu d'adhésif). Votre lutin est à présent pourvu d'un marteau et d'une scie sans dangers. Voila qui devrait faire son bonheur et le votre.


Ritelle

samedi 16 juin 2012

Paroles de lutins : champagne!

eux champagne! A plait!






–Bon, le "a plait", c'est bien le lutin, mais on dit "je voudrais", pas "je veux". Et en plus, c'est toujours pas du champagne, c'est de la chantilly le lutin.
–A-plait-je-drais-champignon!
–Non, de la CHAN-TI-LLY...
–de la gentille!
–Chantilly...
–de la chopine!
–...
–De la chounille!
–Euh...
–Champagne!

vendredi 15 juin 2012

Les doigts de fée : si j'avais un marteau...


ne nouvelle rubrique dont le but est de vous montrer (voir de vous guider) dans les petits bricolages que je réalise parfois pour mes lutins. Parce que les jouets coûtent parfois (souvent) un bras même quand ça n'est pas toujours justifié, il peut être utile de savoir les réparer ou les fabriquer soit-même. "Les doigts de fée" c'est une fiche bricolage et des conseils pour faire, à moindre coût, avec des matériaux de récupération, des jeux ou des jouets pour vos lutins, ou réparer ceux qui sont cassés.

Si vos lutins ont une maman bricoleuse (ou un papa bricoleur), il est possible qu'ils éprouvent de l'intérêt pour les différents outils qu'ils voient passer devant leurs "zyeux-zébahis" (pas touche avec les mains pleines de doigts, c'est dangereux!). Les sets d'outillage factice pour les lutins existent, mais sont souvent chers et/ou pas adaptés à leur âge. Je vous propose donc de leur bricoler quelques ustensiles d'outillage sans danger et pour un coût proche de zéro.


Le premier de ma liste sera le marteau : toujours un gros succès, source de bobos divers chez les lutins.


Pour ce bricolage, nous aurons besoin de :
  • une feuille de canson A4 (un papier un peu cartonné fera l'affaire)  – 0€ (c'est de récup', vous pouvez même utiliser un canson qui a déjà servi)
  • un morceau de polystyrène expansé (le genre qui garni la boite du dernier merveilleux appareil ménager que vous regrettez déjà d'avoir acheté)  – 0€ (ou le prix de l'appareil, mais pour ce prix vous avez l'appareil)
  • une petite scie (un bon cutter à longue lame ou un couteau bien coupant peut faire l'affaire, mais vous allez plus galérer)
  • du scotch (l'adhésif, pas la boisson)
  • du ni clou ni vis (ou quelque chose du genre)  – environ 6€
  • des tubes de peinture acrylique (on trouve des boites de tubes pour pas très cher en grande surface, ou dans les boutiques spécialisées de dessin)  – environ 5€ le set de couleurs primaires, mais ça pourra vous resservir
Budget global : 11€ si vous n'avez pas la peinture et le ni clou ni vis) mais ça fera plusieurs usages.
Commencer par tailler le polystyrène de façon à obtenir un parallélépipède (un cube allongé) approximatif. A la scie on y arrive pas trop mal, mais ça émiette pas mal le polystyrène.
Un petit bout dans un grand morceau
Personnellement j'ai trouvé une solution assez radicale qui fonctionne plutôt bien, mais qui est à manier avec beaucoup de précaution, et de préférence en extérieur : le chalumeau.
Pas sur le polystyrène hein! Sur la lame de la scie. Une fois la lame chauffée, le polystyrène se coupe comme du beurre, et peut même se sculpter avec un peu de pratique. Par contre, ça sent assez mauvais, et je doute qu'il soit recommandé de trop respirer les vapeurs produites.
Bref : une fois le morceau découpé, il faudra réussir à le sculpter de façon à lui donner une forme de tête de marteau. 
Si j'avais un marteau...
Je vous le dis de suite : ça n'a rien d'évident, et selon les outils que vous utilisez, il vous faudra sans doute plusieurs essais. De mon côté, mon premier essai était parfait (mais c'est normal je suis une fée), malheureusement, il a subit les conséquences néfastes des expériences auquel je me livre pour éviter des désagréments.
Pour le trou central, faites au mieux pour lui donner à peut prêt l'épaisseur de votre index. L'idéal est que le trou soit bien cylindrique. Là encore, mon fidèle chalumeau m'a rendu service : une mèche de perceuse (assez grosse) positionnée sur un étau et chauffée au chalumeau m'a permis de percer ce trou régulier en un rien de temps. Mais c'est aussi faisable en creusant avec un bon couteau.


Bah oui, c'est blanc!
Ensuite, il faut s'occuper du manche de notre marteau. Comme je ne voulais pas quelque chose de dangereux à utiliser pour mon lutin, j'ai juste roulé une feuille de canson sur elle-même (et vu l'épaisseur de mon canson, ça n'avait rien d'évident). Ensuite : un adhésif tout du long pour le maintenir fermé et : tadam! Un manche du plus bel effet. 


Il ne reste plus qu'à peindre et à enfiler l'un dans l'autre. 


Alors, concernant la peinture, je vous recommande de l’acrylique, mais plutôt en tube. La gouache n'accrochera pas sur le polystyrène, ni sur l'adhésif qui garnit votre manche. De mon côté, j'ai testé l'acrylique en bombe. Et bien il ne faut pas! En tous cas, pas sur le polystyrène : le solvant contenu dans l'aérosol ne fait pas bon ménage, mais alors pas du tout, avec le polystyrène! Je vous laisse admirer le résultat :
Aaaaargh! Je fonds!!!!


Une fois la peinture effectuée, ne reste qu'a emboîter le manche dans la tête de marteau.
Mais!? Où est la faucille?
Si ça ne rentre pas : tarauder légèrement le trou jusqu'à ce que. Si il y a du jeu : un peu de ni clou ni vis. J'ai testé, c'est neutre vis à vis du polystyrène.


Et le tour est joué! Voici un marteau plus vrai que nature, et sans danger pour les lutins. Je ne garantis pas la solidité à toute épreuve, ceci étant, le lutin étant sujet aux changements de passion assez fréquemment, ça devrait tenir jusqu'à ce qu'il se lasse et passe à autre chose. Sinon, il ne vous reste qu'à recommencer.


Ritelle

mardi 12 juin 2012

Paroles de lutins : la petite rondelle

euxième opus des paroles de lutins. Vous connaissez le principe, il s'agit de mots d'enfants : déformés, mal prononcés ou hors contexte et qui nous amusent.

Si vous en avez à me soumettre, que vous souhaitez voir publié ici, n'hésitez pas à m'envoyer un mail en passant pas mon profil, et ils feront sans doute partie d'une prochaine fournée.

– Elle est très nervée cette bellule! (Oui mon ange, cette libellule est très énervée, elle vole dans tous les sens...)


–Papa! Maman! Regardez : une étoile!
–Une étoile? En plein jour, ça m'étonnerait chéri...
–Mais siiiii! Là!!! Une étoile d'araignée!


–Oh! J'ai vu passer une petite rondelle! Bisous! (Hum, tu sais mon trésor, je doute que l'HIRONDELLE se laisse bisouyer si facilement...)


–'a veux du champagne!
–Bon, déjà on dit "je voudrais", ensuite on ajoute "s'il te plait" et... du champagne? Mais quel champagne? Et ou tu as entendu parler de champagne toi?
–'a plait! Du champagne pchiiit là!
–... ah oui... la CHANTILLY...


Ritelle

mercredi 6 juin 2012

Paroles de lutins!


n attendant la prochaine histoire, voici quelques paroles, amusantes, tendres ou simplement bizarres, prononcées par des lutins de mon entourage (dont les miens). Cette rubrique reviendra de temps en temps, au gré des paroles de lutins entendues ici ou là...

Et nous ouvrons le bal (sans souliers de vair) avec celles-ci :

–Oh! Un papipon! Et là, une gounouille! (traduction par Ritelle : un papillon et une grenouille!)


–Tient! (je tends la main, le lutin y dépose un petit objet) Un caillou pourri! (Oh... une croûte de fromage qui avait dû rouler sous un meuble...merci mon chéri!)


En promenade : le lutin refuse obstinément de suivre la marche, très occupé à regarder une bestiole. Je lui dit au revoir, histoire de le motiver, et en l'absence de réaction de sa part, je me cache derrière un buisson proche. Réaction du lutin :
–Ah! C'est mieux ainsi!
(Le sale petit gnome!)


–Je veux aller voir le loulou presseur et les péteuses! (traduction par Ritelle : le lutin est fan d'engins de chantier, il s'agit en l'occurrence d'un rouleau compresseur et de pelleteuses. J'avoue que l'appellation utilisée par le lutin est plus amusante)


Ritelle

dimanche 3 juin 2012

Dièse et le diapason magique

l était une fois une jeune princesse dénommée Dièse. Dièse était la fille unique du roi Dorémi et de la reine Sila, qui régnaient avec sagesse sur le royaume d’Arpège.

Le roi Dorémi était apprécié et respecté de ses sujets, et le royaume était prospère. Mais la belle-sœur du roi, la duchesse Sixte, était jalouse. Elle et sa fille Anapeste n’avaient de cesse de comploter pour tenter de s’emparer du trône.

Un beau jour, Dorémi et Sila sombrèrent dans un profond sommeil, dont nul ne parvint à les tirer. On fit venir nombre de médecins, d’apothicaires, et de guérisseurs : en vain. Le roi et la reine continuaient de dormir. Dièse était encore trop jeune pour être couronnée, et bien que la duchesse ne fut guère appréciée au sein de la cour, elle fut nommée régente jusqu’à ce que le roi se réveille ou que Dièse soit majeure.

La jeune princesse soupçonnait sa tante et sa cousine d’être en lien avec la maladie du sommeil de ses parents, aussi, un soir elle se rendit discrètement dans la salle du trône et se cacha derrière un rideau. Lorsqu’Anapeste et sa mère y entrèrent, se croyant seules, elles se mirent à deviser.
–Anapeste, as-tu bien caché le flûtiau ?
–Oui-da ma mère ! répondit-elle. Comme vous me l’avez demandé.
–Bien ! Ce soir, tu iras le chercher et tu te rendras dans la chambre de cette sotte de Dièse. Tu joueras un petit morceau.
–Quelle bonne idée ma mère ! Ainsi, nul ne pourra plus nous contester le trône !
–Anapeste ! N’oublie pas de te mettre de la mie de pain dans les oreilles… pour ne pas entendre la mélodie, précisa la comtesse Sixte.
–Cela va de soi, ma mère ! Et après, je replacerai le flûtiau dans sa cachette.




Ayant entendu cela, Dièse s’éclipsa discrètement et se dépêcha de retourner dans sa chambre, non sans avoir fait un détour par les cuisines afin d’y prendre un peu de mie de pain, qu’elle plaça dans ses oreilles.

Elle se glissa dans le lit juste à temps : Anapeste arrivait. Cette dernière ouvrit silencieusement la porte et se mit à jouer du flûtiau. Avec la mie de pain dans les oreilles, la jeune princesse ne pouvait l’entendre, mais elle surveillait sa cousine à travers ses paupières mi-closes. Quand elle la vit repartir, elle se glissa hors de son lit et la suivit à pas de loup. La méchante fille fit un détour par un vieux puits inutilisé, au dessus duquel elle se pencha un instant avant de reprendre sa route. Quand elle eut disparu de sa vue, Dièse se rendit à son tour au vieux puits, et commença à chercher. Elle ne mit guère de temps à trouver un flûtiau de belle facture, dissimulé entre deux pierres.

Se doutant que cet instrument devait avoir un lien avec ce qui était arrivé à ses parents, Dièse décida d’aller consulter sans tarder son vieux précepteur : maître Onôme. Ce dernier était réputé pour sa sagesse et ses grandes connaissances. Examinant le flûtiau, le professeur reconnu un objet magique ancien : quiconque entendait sa mélodie s’endormait pour l’éternité.
–L’éternité ? s’écria Dièse. Ohlala ! Mes pauvres parents !
–Il existe peut être une solution. J’ai entendu parler d’un diapason forgé par un géant, et qui pourrait, dit-on, réveiller même les morts !
–Où peut-on le trouver ? s’écria Dièse qui reprenait espoir.
–Le géant vivrait dans la forêt Harmonique, bien loin d’ici. Mais c’est un voyage périlleux pour une jeune princesse…




ièse ne se laissa pas impressionner par cet avertissement. Elle fit son sac et quitta le château la nuit même. Profitant de la charrette de l’un ou l’autre colporteur, et coupant à travers champs, elle arriva à la forêt Harmonique au bout de quelques jours.
A peine eut-elle fait trois pas dedans, qu’elle entendit gémir. Se dirigeant vers les pleurs, Dièse tomba nez à nez avec un jeune renard. La pauvre bête avait une patte coincée dans un piège, et se tordait de douleur.
–Aide-moi, je t’en supplie ! glapit le renard en voyant Dièse. Sinon je vais devoir me ronger la patte pour me libérer.

Prise de pitié, cette dernière s’escrima sur le piège tant et si bien qu’elle finir par réussir à libérer l’animal. Hélas, la mâchoire du piège l’avait profondément blessé. Dièse le soigna du mieux qu’elle put, mais le pauvre continua de boiter terriblement. Il la remercia cependant chaleureusement.
–Merci ! Merci ! Tu m’as sauvé ! Sans toi j’aurais finir par mourir de douleur. Je m’appelle Bémol, dit-il. Si je peux t’aider de quelque façon, dit-le, et je le ferai.
–Et bien Bémol, peut être peux-tu m’aider en effet. Je recherche un géant qui vit dans cette forêt. Pourrais-tu me conduire à lui ?
–Oh, oui, je sais ou habite le géant. Je peux te conduire à sa demeure, mais pourquoi veux-tu le rencontrer ? C’est dangereux ! On dit les géants très versatiles !

Dièse lui raconta son histoire, pendant que le renard la guidait, clopin-clopant. Les deux compagnons arrivèrent bientôt en vu d’une grande demeure en pierre attenante à une forge.
–Merci de ton aide Bémol. Je vais me débrouiller à présent, dit Dièse.
–Je viens avec toi, répondit le renard. Je ne suis guère rapide avec ma patte blessée, mais je suis rusé. Je te serai peut être utile. Je te dois bien ça !




a jeune fille et son ami s’approchèrent de la grande maison. La porte d’entrée était immense : trois fois la taille d’un homme. Celui qui vivait ici était vraiment un géant. Ils essayèrent de pousser la porte, mais rien à faire ! Celle-ci ne bougea pas d’un millimètre. Bémol avisa une fenêtre qui semblait entrouverte. Dièse lui fit la courte échelle puis se hissa à son tour. L’intérieur de la chaumière était sombre, et l’on n’y distinguait pas grand chose, mais l’on pouvait entendre des sanglots.
–Bouhouhou… snirfl… bouhou !

Se glissant par la fenêtre entrebâillée, la jeune fille et le renard arrivèrent sur une grande table de bois. Assis devant cette table, le visage dans les mains, un géant était en train de pleurer.

Dièse toussota, ce qui affola un peu son compagnon à quatre pattes qui lui fit signe de se taire.
–Qui est là ? demanda le géant en relevant la tête. Il avait beau regarder droit dans leur direction, il ne semblait pas voir les deux amis.
–Je… je m’appelle Dièse, dit-elle timidement. Et voici mon compagnon, le renard Bémol, ajouta-t-elle au grand dam de ce dernier, qui cherchait un endroit où se cacher.
–Je m’appelle Octave, dit le géant. Vous aussi vous êtes venus me voler ? Allez-y alors, ne vous gênez pas, je ne peux rien faire pour vous en empêcher… snif !
–Te voler ? Non, répondit Dièse intriguée, nous sommes venus te demander un service : pourrais-tu nous prêter ton diapason magique ? Mes parents n’arrivent pas à se réveiller…
–Mon diapason, soupira Octave. C’est que, hélas, je ne l’ai plus. On me l’a volé justement !
–Volé ? s’écrièrent en cœur la jeune fille et le renard.
–Oui, pleurnicha encore le géant. Profitant de mon sommeil, un méchant sorcier m’a lancé un sortilège pour me rendre aveugle. Il en a ensuite profité pour me dérober le diapason. Bouhouhou !

Dièse se sentait désespérée : sans le diapason, elle ne pourrait jamais réveiller ses parents.
–Hum dit-moi Octave, demanda Bémol qui avait cessé de trembler devant le géant, ce sorcier t’a-t-il dit son nom ?
–Snif ! Et bien en fait, oui, il a dit « Ah ah ! Maintenant plus personne ne pourra m’arrêter, moi Requiem le sorcier ! ».
–Requiem… hum… oui, Requiem. Je le connais de nom. Et je sais ou se trouve sa demeure, mais c’est assez loin, et avec ma patte blessée…
–Je pourrais te porter dans mes bras, répondit Octave. Tu ne dois pas être bien lourd pour moi. Mais je suis aveugle à présent : je ne peux plus marcher sans me cogner partout…
–Et si je te guidais ? proposa Dièse. Il suffirait que je m’assoie sur ton épaule, et je pourrais te parler à l’oreille pour te diriger. Et ainsi, nous pourrons retrouver ton diapason.



t c’est ainsi que les trois compagnons prirent la route : Bémol indiquait les directions confortablement installé dans les bras du colosse, que Dièse guidait pas à pas, assise sur son épaule.

Ils finirent pas atteindre le château de Tierce, où vivait le terrible sorcier Requiem. Le sinistre château était constitué d’imposantes murailles et de hautes tours, entourées de douves profondes, hérissées de pieux et de piques acérées. Toute la forteresse brillait d’un noir profond, certainement sous l’effet d’un maléfice. Et malheureusement, le pont-levis était relevé : il était impossible de rentrer. Personne n’était visible sur les murailles.

Dièse s’égosilla plusieurs minutes à appeler, sans que nul ne se montre.
–Oh non ! fit Dièse. Comment allons-nous faire ?
–Voyons, dit Bémol, Octave ? A quelle distance peux-tu sauter ?
–Sans élan, à 10 mètres répondit le géant avec assurance.
–Bien, ça sera suffisant pour franchir les douves, dit le renard. Tu vas sauter le plus loin possible par-dessus la crevasse, et après, tu me soulèveras dans tes mains : je me glisserai dans une des meurtrières, et je viendrai vous ouvrir.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Guidé par Dièse, qui n’était guère rassurée, le géant sauta sans encombre par-dessus les douves. Bémol se glissa ensuite dans l’une des ouvertures étroites de la muraille. Quelques minutes plus tard, le pont-levis s’abaissait. Mais la herse était toujours baissée : Bémol n’avait pas la force d’actionner la roue qui permettait de la remonter. Qu’à cela ne tienne : Octave l’agrippa de ses mains puissantes, et la souleva après quelques efforts.
–C’est très bizarre, dit le renard une fois ses amis à l’intérieur. Je n’ai vu personne : que des statues de pierre qui vont et viennent dans le château, comme le feraient des serviteurs. Mais aucune ne s’est intéressée à moi, même quand je leur ai parlé. Elles sont sans doute animées par la magie du sorcier…
–Sans doute, dit Dièse, mais elles ne doivent obéir qu’à lui. Partons à la sa recherche.

Mais Requiem était introuvable. Finalement, Bémol flaira sa présence, et guida ses deux amis, truffe au sol, jusqu’à l’entrée d’un souterrain, dont l’escalier s’enfonçait profondément dans le sol. Après de longues minutes de descente, ils finirent par atteindre une vaste caverne. Entendant des voix, ils se dirigèrent prudemment vers elles. Il s’agissait bien de Requiem. Leur tournant le dos, il s’adressait à un gigantesque dragon, qui paraissait endormi.
–Mouhaha ! Une fois que tu seras réveillé et que je t’aurai dompté grâce à mes sortilèges, personne ne pourra plus m’arrêter ! Je détruirai ce royaume et ses habitants !
Dièse étouffa un cri alors que Requiem sortait le diapason d’un sac de toile qu’il portait à la ceinture. Sans attendre, le sorcier le fit tinter. Un son, pas très fort, mais incroyablement pur en sorti alors.

Le dragon ouvrit un œil.

Requiem n’avait pas attendu et avait déjà commencé à lancer son envoûtement… interrompu par le cri d’Octave.
–Mon diapason ! Voleur ! Rend le moi !
Distrait en pleine incantation, le sorcier hésita juste un instant, ce qui eut pour effet de faire échouer le sortilège. Pleinement réveillé à présent, le dragon releva la tête et son regard croisa celui du magicien. Il le croqua en un seul morceau, sans autre forme de procès, avant d’émettre un petit rot enflammé. Puis il se cura les dents à l’aide d’une de ses griffes. Ce faisant, il en fit tomber un petit objet métallique qui tinta en touchant le sol.
–Le diapason ! cria Dièse.
Bien mal lui en prit, car le dragon tourna alors la tête vers nos trois compagnons, avant de passer une langue gourmande sur ses babines.
–Dièse, hurla Bémol paniqué, as-tu toujours le flûtiau dont tu m’avais parlé ?
–Oui, dans mon sac, mais…
–Joue une mélodie ! Il faut endormir ce dragon !
–Mais si je joue, nous allons tous nous endormir !
–Octave et moi allons nous boucher les oreilles. Nous te réveillerons plus tard avec le diapason ! Joue !

Le dragon s’apprêtait à les dévorer. Dièse tira l’instrument magique de son sac et commença à jouer, tandis que le renard et le géant se bouchaient les oreilles.  Dièse senti l’haleine chaude du dragon sur son visage… et fut prise de vertiges. Elle eut juste le temps d’apercevoir le dragon vaciller en battant des paupières, et sombra dans le sommeil.

Elle fut réveillée brutalement par un son d’une grande pureté. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Octave, le diapason à la main, et Bémol étaient penchés sur elle l’air inquiet. Elle se trouvait allongée dans la cour du château de Tierce, mais celui-ci paraissait moins sinistre. Il était désormais  semblable à n’importe quelle vieille forteresse abandonnée et envahie par la végétation. Autour d’eux, les statues étaient à présent immobiles. Le renard raconta à la jeune princesse comment ils avaient ramassé le diapason, grâce au géant car il était coincé sous une patte du dragon, puis emmené Dièse avec eux à la surface. Octave avait retrouvé la vue ! Apparemment, tous les maléfices du sorcier avaient disparu avec lui.




ièse remercia vivement ses deux amis, et tous trois prirent le chemin du palais royal d’Arpège. A leur arrivée, des gardes fidèles à la régente Sixte tentèrent bien de s’interposer et d’empêcher la princesse de voir ses parents. Mais à la vue d’Octave, ils reculèrent prudemment.

Dorémi et Sila s’éveillèrent dès l’instant où leur fille fit sonner le diapason magique.
La duchesse Sixte fut arrêtée et jugée. Elle et Anapeste furent déchues de leur titre et bannies du royaume pour le restant de leurs jours.

Octave fut récompensé pour sa bravoure, et reçu le duché d’Harmonique en récompense. Quand à Bémol, il fut nommé chancelier du roi, afin que tout le royaume profite de ses conseils avisés, et il commença par faire interdire les pièges et la chasse au renard. Et Dièse me direz-vous ? Et bien elle passa plusieurs semaines à couvrir ses parents de baisers et de câlins, tant elle était heureuse de les revoir. Bien plus tard, avec l’aide de Bémol et d’Octave, elle devint une reine avisée et bienveillante. Mais ceci est une autre histoire…





Parce que qui dit lutins, dit mamans...

onne fête à toutes les mamans en ce jour!
Puissent vos lutins être adorables et câlins, et puissent vos horribles petits leprechauns se transformer en gentils petits gnomes espiègles.

Quand à vos princes charmants, qu'il vous couvrent d'attentions, plus encore qu'ils ne le font d'habitude!

Puissent les vilaines sorcières vous laisser tranquilles en ce jour et les fleurs s'ouvrir sur votre passage!

La fée Ritelle